De la place marginale de la narration dans l’éducation

On the marginal place of narration in education

Authors

  • Emmanuel Brassat

Abstract

La forme narrative orale fut jadis le médium même de la transmission culturelle entre générations, le vecteur de la mémoire sociale commune et des événements passés vécus. Elle est devenue dans la société moderne une forme plutôt marginale. Se sont peu à peu effacés à la fois les grands récits historiques et philosophiques fondateurs et les formes de la fable et du récit épique relatés oralement. Cela s’est fait au profit d’une information objective et de formes écrites abordées sans parole subjective directement adressée à un public par leur auteur. Le philosophe W. Benjamin déplore un tel effacement de la fonction narrative orale au profit du roman qui ne s’adresse qu’indirectement à ses lecteurs. Néanmoins, une telle transmission par des fables et récits oralisés est toujours pratiquée dans les écoles, dans le cadre de l’étude du langage et des textes et du développement de la cognition. Pour qu’elle reste un vecteur de transmission du passé entre générations, il faudrait que l’enseignant puisse interpréter par lui-même les récits employés et mobiliser en eux son expérience personnelle afin d’établir avec ses élèves un lien réel au passé.

Mots-clefs: Narrateur, transmission, modernité, récits, fables, romans, mémoire commune, témoignage, subjectivité, oralité.

Published

2020-11-09

How to Cite

Brassat, E. . (2020). De la place marginale de la narration dans l’éducation: On the marginal place of narration in education. Modernos & Contemporâneos - International Journal of Philosophy [issn 2595-1211], 4(9). Retrieved from https://ojs.ifch.unicamp.br/index.php/modernoscontemporaneos/article/view/4281